Après une semaine d'auditions qui a notamment permis d'entendre le juge Burgaud, André Vallini (PS), président de la commission d'enquête parlementaire sur Outreau, livre ses premières réflexions sur une réforme judiciaire. Il suggère d'instaurer une «ancienneté minimale» pour devenir juge d'instruction. «Je pense plus que jamais qu'on ne peut pas confier des responsabilités aussi lourdes à un homme aussi jeune et aussi seul», a t-il déclaré hier au Journal du Dimanche. «Au-delà de l'ancienneté minimale qu'il faudrait avoir avant d'être juge d'instruction, c'est l'expérience de la vie tout court qui est également indispensable», a-t-il ajouté. Le député de l'Isère a par ailleurs annoncé que la commission allait se pencher sur la formation des magistrats.
Mais ce travail mené par les parlementaires s'attire déjà de sérieuses critiques. L'Union syndicale des magistrats (USM) s'est indignée des méthodes utilisées par la commission d'enquête, qui, d'après elle, s'est érigée en «tribunal des magistrats». Le syndicat majoritaire critique également «les conditions de surexposition médiatique», dans lesquelles le juge Burgaud et le procureur de la République ont été entendus. Enfin, l'USM accuse le rapporteur de la commission, Philippe Houillon (UMP), de partialité, estimant qu'il «conduit à charge l'instruction de l'affaire d'Outreau».
